Les fondamentaux de la protection d’un logiciel
La protection d’une création logicielle repose sur plusieurs mécanismes juridiques. Nous allons examiner les aspects fondamentaux du droit d’auteur ainsi que l’établissement des preuves d’antériorité.
Comment protéger un logiciel par le droit d’auteur
Le droit d’auteur s’applique automatiquement dès la création du logiciel, sans nécessité de dépôt ou d’enregistrement. En effet, depuis 1980, cette protection couvre à la fois le code source et les éléments de conception préparatoire.
Les éléments protégés par le droit d’auteur comprennent :
- Le code source et le code objet
- L’architecture du logiciel
- Les interfaces logiques
- L’enchainement des instructions
En revanche, les idées et principes à la base du logiciel ne sont pas protégeables, afin de maintenir un équilibre avec la libre concurrence. Cette protection s’étend sur une durée de 70 ans après le décès du titulaire des droits.
Établir la preuve d’antériorité pour protéger son logiciel
Bien que la protection soit automatique, il est nécessaire d’établir des preuves de création. Par conséquent, plusieurs options s’offrent aux développeurs :
Méthode | Avantages | Portée |
---|---|---|
Envoi recommandé AR | Simple et économique | Nationale |
Dépôt notarié | Force probante élevée | Nationale |
Dépôt européen | Reconnaissance transfrontalière | Union Européenne |
Le dépôt auprès d’un officier ministériel constitue ainsi une preuve de titularité particulièrement solide. Par ailleurs, un dépôt effectué dans un pays de l’Union Européenne établit une présomption de propriété dans l’ensemble des États membres.
Protection d’un logiciel par brevet : cas particuliers
La protection des logiciels par brevet constitue un domaine spécifique du droit de la propriété intellectuelle. Bien que les programmes informatiques soient généralement exclus de la brevetabilité, certaines situations particulières permettent d’envisager cette option. Examinons les conditions requises et les particularités de cette protection.
Dans cette section, nous aborderons d’abord le cadre général de la protection par brevet, puis nous détaillerons les conditions spécifiques permettant la brevetabilité d’un logiciel.
Le cadre général de la protection par brevet
En principe, les programmes d’ordinateur sont explicitement exclus de la protection par brevet. Cette exclusion découle de la volonté de ne pas entraver l’innovation dans le secteur informatique. Par conséquent, un logiciel ne peut pas, à lui seul, faire l’objet d’un brevet.
La Convention de Berne de 1886 régit la protection internationale des œuvres de l’esprit, y compris les logiciels. Dès lors, les pays signataires s’engagent à respecter des standards minimaux de protection.
Conditions pour protéger un logiciel via un brevet
Néanmoins, un procédé inventif intégrant un logiciel peut être breveté si l’invention ne se limite pas au programme lui-même. En effet, l’invention doit présenter un caractère technique et satisfaire aux critères d’inventivité.
Critère | Description | Exemple |
---|---|---|
Caractère technique | Solution technique à un problème technique | Optimisation du fonctionnement d’un moteur |
Inventivité | Non évident pour un expert du domaine | Nouvelle méthode de compression des données |
Nouveauté | Innovation non divulguée auparavant | Procédé inédit de traitement du signal |
Par ailleurs, le brevet protège les fonctionnalités techniques intégrées dans l’invention, tandis que le droit d’auteur couvre le code source. Ainsi, ces deux formes de protection peuvent se compléter pour sécuriser différents aspects d’une innovation logicielle.
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