Comprendre la procédure d’opposition à un brevet
La procédure d’opposition constitue un mécanisme administratif permettant de remettre en cause la validité d’un brevet. Nous examinerons les délais à respecter ainsi que les acteurs habilités à engager cette démarche.
En France, depuis l’entrée en vigueur de la loi PACTE, l’Institut National de la Propriété Industrielle (INPI) traite directement les oppositions aux brevets français. Cette voie administrative offre ainsi une alternative à la contestation judiciaire.
Délais légaux pour s’opposer à un brevet
Le dépôt d’une opposition doit impérativement intervenir dans les neuf mois suivant la publication de la délivrance du brevet. Ce délai est strict et ne peut faire l’objet d’aucune prolongation.
Par conséquent, une surveillance régulière des publications de brevets s’avère nécessaire pour identifier rapidement les titles susceptibles d’affecter ses activités. Au-delà de ce délai, seule une action en nullité devant les tribunaux reste envisageable.
Qui peut former une opposition à un brevet ?
Tout tiers dispose de la faculté de former opposition, sans avoir à justifier d’un intérêt particulier. Néanmoins, la procédure requiert une maîtrise du droit des brevets et des aspects techniques de l’invention.
En effet, la constitution du dossier d’opposition nécessite :
Motifs recevables pour s’opposer à un brevet
L’opposition à un brevet nécessite de s’appuyer sur des motifs légalement reconnus et solidement étayés. Cette procédure permet de contester la validité d’un brevet sur différents aspects, que ce soit pour la totalité ou une partie des revendications. Examinons les fondements juridiques de l’opposition et les conditions de recevabilité à respecter.
Fondements juridiques de l’opposition
La procédure d’opposition s’articule autour de trois motifs principaux. En premier lieu, la non-brevetabilité de l’objet peut être invoquée lorsque l’invention ne répond pas aux critères de nouveauté ou d’activité inventive.
Par ailleurs, l’insuffisance de description constitue un deuxième motif d’opposition. En effet, le brevet doit permettre à l’homme du métier de reproduire l’invention sans effort inventif supplémentaire.
Enfin, l’extension de l’objet au-delà du contenu initial du dépôt représente le troisième fondement juridique. Toute modification substantielle des revendications après le dépôt peut ainsi être contestée.
Conditions de recevabilité d’une opposition
Pour être recevable, l’opposition doit s’appuyer sur des arguments factuels. Ainsi, la simple allégation ne suffit pas, il est nécessaire de présenter des preuves tangibles.
Les publications antérieures non détectées lors de l’examen constituent des éléments de preuve particulièrement pertinents. C’est pourquoi une recherche d’antériorités s’avère primordiale.
Conséquences de l’opposition à un brevet
La procédure d’opposition à un brevet entraîne des répercussions significatives sur la protection de l’invention. Cette section détaille les différentes issues possibles ainsi que l’étendue territoriale des décisions prises lors d’une contestation de brevet.
Issues possibles de la procédure
L’examen d’une opposition peut aboutir à trois décisions distinctes. En effet, la division d’opposition peut maintenir le brevet dans sa forme initiale si les arguments présentés ne remettent pas en cause sa validité. Par ailleurs, le titulaire peut modifier certaines revendications pour répondre aux objections soulevées.
En revanche, si les motifs d’opposition sont fondés, la révocation totale ou partielle du brevet peut être prononcée. Dans ce cas, les droits attachés au brevet cessent d’exister rétroactivement dans les territoires concernés.
Portée territoriale de l’opposition
La procédure d’opposition présente l’avantage d’avoir un effet centralisé. Ainsi, la décision s’applique automatiquement à l’ensemble des États désignés dans le brevet, sans nécessité d’engager des procédures distinctes dans chaque pays.
Dès lors, les effets de la décision sont rétroactifs et s’étendent à tous les territoires couverts par le brevet. Par conséquent, en cas de révocation, le brevet est considéré comme n’ayant jamais existé dans les pays concernés.
De ce fait, la portée territoriale étendue de l’opposition en fait un outil stratégique pour les tiers souhaitant contester la validité d’un brevet dans plusieurs juridictions simultanément.
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